| Son château [du président de Brosses] était une masure faite pour des hiboux..... des vignes sans raisin, des campagnes sans blé, et des étables sans vache |
Lett. d'Argental, 19 déc. 1758 |
sans |
| Dans Sans-Souci certain roi renommé Fut de soucis quelquefois consumé |
Stances, 16 |
sans-souci |
| Ô déesse de la santé, Fille de la sobriété, Et mère des plaisirs du sage |
Lett. en vers et en prose, 81 |
santé |
| Que puis-je conclure ? que Pascal se portait mal, et que l'autre [son commentateur] se portait bien : Bonne ou mauvaise santé Fait notre philosophie [vers de Chaulieu] |
Mél. litt. Observations, avertissement. |
santé |
| Une première édition n'est jamais qu'un essai... je demande seulement de la santé au ciel, comme Ajax demandait du jour |
Lett. Cideville, 3 avr. 1752 |
santé |
| Chacun a sa manière.... travaillez par la sape, tandis que j'irai avec le fer et le feu renverser et brûler tout ce qui m'opposera quelque résistance |
Dial. 31 |
sape |
| Il est clair que leur système [des optimistes : tout est bien] sape la religion chrétienne par les fondements, et n'explique rien du tout |
Dict. phil. Bien, tout est bien. |
saper |
| Les Français, qui ont aujourd'hui porté la danse à la perfection, n'avaient dans la jeunesse de Louis XIV que des danses espagnoles comme la sarabande et la pavane |
Louis XIV, 25 |
sarabande |
| Le marquis de Vence l'appelle [le maréchal de Richelieu] l'antique Alcibiade ; c'est un nom que je lui avais donné dans mes goguettes, quand il n'était point antique ; le sarcasme retombe un peu sur moi |
Lett. d'Argental, 24 nov. 1774 |
sarcasme |
| On n'eut [lors d'une invasion des Danois en Suède] ni le temps, ni les moyens de donner aux milices des habits d'ordonnance ; la plupart de ces laboureurs vinrent vêtus de leurs sarraux de toile, ayant à leurs ceintures des pistolets attachés avec des cordes |
Charles XII, 5 |
sarrau |
| Une compote de marrons glacés, de cachou, de pastilles et de louis d'or est arrivée avec tant de mélange, de bruit et de sassement continuels, que la boîte a crevé |
Lett. Moussinot, 2 janv. 1739 |
sassement |
| Le mot Satan, qui est dans Job, n'était point connu des Juifs.... ils n'apprirent ce nom que dans la Chaldée |
Pol. et lég. Traité sur la tolér. extrême tolérance. |
satan |
| Quiconque vous a dit que j'avais soupçonné ce Galier d'être le fils du plus aimable seigneur de l'Europe [le duc de Richelieu], est un enfant de Satan |
Lett. Richelieu, 22 janv 1768 |
satan |
| L'ergot de messer Satanas |
Mule du pape. |
satanas |
| Les médecins cherchèrent la marque satanique ; ils la trouvèrent à un petit seing noir sur une de ses cuisses [de Michelle Chandron, sorcière] |
Pol. et lég. Comm. délits et peines, sorciers. |
satanique |
| C'est hasarder beaucoup ; ses ardents satellites Partout du Capitole occupent les limites |
M. de César, II, 4 |
satellite |
| Je ne crois pas que nous acquérions jamais un nouveau satellite, qui serait, ce me semble, un domestique fort importun, et qui troublerait furieusement les services que nous rend celui que nous avons depuis si longtemps |
Lett. Dionis du Séjour, 18 janv. 1775 |
satellite |
| Ce n'est pas la première fois qu'il est question du satellite de Vénus, dont Votre Majesté me fait l'honneur de me parler, et sûrement l'Académie de Berlin ne l'ignore pas ; dès 1645 un mathématicien napolitain, nommé Fontana, prétendit avoir observé quatre fois ce satellite |
Lett. au roi de Pr. 3 nov. 1764 |
satellite |
| La grandeur et la richesse Dans l'âge mûr m'ont flatté ; Les embarras, la tristesse, L'ennui, la satiété Ont averti ma vieillesse Que tout était vanité |
Ecclés. précis. |
satiété |
| Boileau a-t-il appris à quelqu'un que la Pucelle est un mauvais ouvrage ? non, sans doute ; à quoi donc ont servi ses satires ? à faire rire aux dépens de dix ou douze gens de lettres, à faire mourir de chagrin deux hommes qui ne l'avaient jamais offensé.... |
Mél. litt. Mém. sur la sat. Despréaux. Racine, Corneille, Molière, etc. |
satire |
| J'ose agir sans rien craindre, ainsi que j'ose écrire ; Je fais le bien que j'aime, et voilà ma satire |
Ép. 95 |
satire |
| La satire est sans yeux pour tout ce qui est bon ; qu'arrive-t-il ? les satires passent, comme dit le grand Racine, et les bons écrits qu'elles attaquent demeurent |
Lett. Marmontel, 16 juin 1749 |
satire |
| Une femme satirique ressemble à Méduse et à Scylla, deux beautés changées en monstres |
Louis XIV, Écrivains, Deshoulières. |
satirique |
| Pascal, le premier des satiriques français, car Despréaux ne fut que le second, était intimement lié avec ces illustres et dangereux solitaires [de Port-Royal] |
Louis XIV, 37 |
satirique |
| C'est à mes yeux une horrible injustice Qu'un libertin satirise aujourd'hui D'autres mondains moins vicieux que lui |
Prude, II, 1 |
satiriser |
| Et j'ai cru satisfaire en cet affreux séjour Deux vertus de mon coeur, la vengeance et l'amour |
Alz. II, 1 |
satisfaire |
| Je supplie qu'on lise sur cette matière [le sentiment des bêtes] le chapitre de l'étendue des connaissances humaines, de M. Locke [Essai sur l'entendement humain] ; si ce qu'a dit ce sage et modéré philosophe ne satisfait pas, rien ne satisfera |
Mél. litt. au P. Tournemine, 2e lettre. |
satisfaire |
| Ce que j'admire, madame, c'est que vous satisfaites à tout |
Lett. à Catherine II, 12 mars 1772 |
satisfaire |
| Je vais achever la conquête du monde, Et voir dans l'Orient le trône de Cyrus Satisfaire, en tombant, aux mânes de Crassus |
M. de Cés. I, 3 |
satisfaire |
| J'ai lu dans un écrit public : Le roi mal satisfait vis-à-vis de son parlement ; c'est un amas de barbarismes ; on ne peut être mal satisfait, mal est le contraire de satis, qui signifie assez.... Mal satisfait est de l'ancien style des bureaux ; des écrivains peu corrects se sont permis cette faute |
Dict. phil. Franc, Langue française |
satisfait, aite |
| Comme le Sirien [habitant de Sirius] avait un bon esprit, il comprit bien vite qu'un être pensant peut fort bien n'être pas ridicule pour n'avoir que six mille pieds de haut ; il se familiarisa avec les Saturniens après les avoir étonnés |
Microm. 1 |
saturnien, ienne |
| Les anciens Latins étaient fort attachés à Saturne ; il n'y eut pas un village du Latium qu'on n'appelât saturnien |
Dict. phil. Pourquoi (les) |
saturnien, ienne |
| Il [Tristram Shandy, de Sterne] ressemble à ces petits satyres de l'antiquité qui renfermaient des essences précieuses |
Dict. phil. Conscience, 3 |
satyre [1] |
| Comptez, monsieur, que, tant que je vivrai, je serai fâché que les truites du lac de Genève soient si loin des saucissons de Bologne |
Lett. Albergati, 1er mai 1761 |
saucisson |
| En vérité, sauf le respect que je te dois, je crois que nous nous trompons |
Amabed, 7e lettre. |
sauf, auve |
| Le 6 juillet de l'année 1415, Jean Hus, confesseur de la reine de Bohême, docteur en théologie, est brûlé vif par sentence des pères du concile [de Constance], malgré le sauf-conduit très formel que Sigismond lui avait donné |
Ann. Emp. Sigismond, 1415 |
sauf-conduit |
| Elle [la Mecque] est dans un désert de sable, l'eau y est saumâtre, on y meurt de faim et de soif |
Dict. phil. Arabes. |
saumâtre |
| Les affections d'un sang saumuré et d'organes desséchés qui ont perdu leur ressort et leur mollesse |
Lett. Bagieux, 10 avr. 1752 |
saumuré, ée |
| Déjà il [Alberoni] faisait filer secrètement dans le royaume quelques troupes déguisées en faux-sauniers, conduites par un nommé Colineri |
Louis XV, 1 |
saunier |
| Seize onces d'amidon saupoudraient seize onces de cheveux étrangers qui cachaient dans leur épaisseur le buste d'un petit homme |
Dict. phil. Blé, 4 |
saupoudrer |
